Serge Diakonoff a été le premier à peindre sur la peau et présenter cette démarche comme une expression nouvelle dans le domainde du portrait. Dès 1978, il a publié plusieurs ouvrages dont "A fleur de peau" et "Métamorphoses" qui font aujourd'hui figures de référence.

Ce texte est la préface du livre "Peinture-Maquillage" de la compagnie "Tableaux Vivants".

Le portrait . . . visage tant reproduit, tant photographié.
Le portrait n'a pas tout dit,
Il trouve sa nouvelle expression, sa nouvelle graphique.
Son langage et sa signification ont changé.
Le portrait n'est plus seulement un aide -mémoire.
La photographie lui a ravi cette fonction.
La mémoire s'est réfugiée dans l'album mille-feuille
Le nouveau portrait crie, revendique, se raconte.
Il devient acte de théatre .Comme le masque au long cours
il est l'ancêtre, il est l'animal.
Il est métal . . . il est le feu, il est le bois. Il est divin, il est magique.
Ce portrait a déchiré la toile, il est peint sur la peau.
Sa vie est brève. L'écran entre le peintre et son modèle
a disparu. L'oeuvre achevée échappe au peintre.
Le modèle porte un masque à sa propre image.
Osmose à travers l'épiderme entre la peinture et la nature
de l'être. Portrait devenu vivant, son existence peut dès lors
s' épanouir dans le domaine du rêve et tenter d'aborder aux peu
accessibles rivages de la poésie.
La fonction première de l'artiste n'est pas de créer le beau,
l'esthétique, l'élégant, mais d'être même modestement, le témoin
de son temps, d'exprimer une part de la pensée collective,
de parler au nom de ceux dont on partage la culture.

Serge Diakonoff

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